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Les acteurs du transport combiné se sont retrouvés à Paris le jeudi 20 octobre 2022 pour leur traditionnelle journée annuelle, proposée par le Groupement National des transports combinés (GNTC). C’est un moment important dans la vie de cette filière économique, qui consiste à transporter des marchandises de façon durable en « combinant » les mérites de chaque mode de transport, la route, le ferroviaire et le fluvial, en s’appuyant sur la massification permise par ces deux derniers.

La journée a d’abord commencé par l’Assemblée générale statutaire du GNTC : cette association professionnelle, qui a pour objet la promotion du transport combiné en France, regroupe les opérateurs, les transporteurs routiers utilisant ce mode de transport et les gestionnaires de terminaux.

La journée s’est ensuite élargie aux professionnels du transport de marchandises et au public et a été l’occasion de nombreux échanges.

En introduction, il a d’abord été rappelé la place du transport combiné (1 million d’UTI transportées par an, 38% du trafic ferroviaire de fret) et la très forte demande dont il est l’objet depuis plusieurs années : ses récentes performances (+12% de croissance en 2021 sur 2020, et même +16% pour le combiné rail-route) semblent de bon augure pour atteindre les objectifs fixés par l’Etat de tripler la part du combiné rail-route en France d’ici 2030. A cet égard, l’Etat, par la voix de François Lavoué de la DGITM, a exposé le suivi de la Stratégie nationale ferroviaire et a confirmé son engagement à soutenir économiquement la filière, y compris pour faire face à la flambée actuelle des coûts de l’énergie ; il a également confirmé différents investissements (canal Seine-Nord) ainsi que certaines évolutions réglementaires stratégiques (passage à 46 tonnes en expérimentation pour les camions effectuant des transports en pré ou post-acheminements).

La suite de la journée a été l’occasion de trois tables rondes :

  • Un focus sur le transport combiné fluvial avec les représentants de VNF (Lionel Rouillon) et E2F (Didier Léandri), le quart du transport combiné total et dont le potentiel est important, notamment en logistique urbaine ;
  • Un échange sur les moyens de convaincre et d’inciter au report modal, avec une intervention remarquée de Lesieur, un chargeur qui poursuit une stratégie résolue de bascule de ses flux en France avec un objectif de 30% en mode combiné ; les différents outils d’incitation comme les fiches et programmes CEE avec Hellio et l’ADEME y ont également été rappelés ; enfin la création en cours d’un Observatoire du transport combiné par le GNTC a été détaillée ;
  • Un échange sur l’accompagnement de la croissance du transport combiné et les conditions de succès du triplement, avec un débat sur les moyens de répondre efficacement et rapidement aux problèmes d’engorgement actuellement perceptibles, aussi bien en termes de réseau ferroviaire, de terminaux, mais aussi de recrutements et de formation avec les représentants de SNCF Réseau (Jean Lorin), de France Logistique (Constance Maréchal-Dereu) et le transporteur routier Alainé (Matthias Védrines). Ces efforts doivent continuer et prendre une dimension plus globale, jusqu’à un « report mental » que les chargeurs appellent de leurs vœux avec l’AUTF (Valérie Cornet).

Ivan Stempezynski, Président du GNTC, a conclu cette journée en se félicitant de cette très forte dynamique du transport combiné, aussi bien en volontés, en projets qu’en résultats, mais en appelant tous les acteurs de la filière à ne pas relâcher leurs efforts et à accentuer leurs actions.

A cet effet, il a indiqué que le GNTC procède actuellement à l’élaboration d’un plan de développement stratégique du transport combiné rail-route (Plan Altermind) ; ce plan proposera de travailler sur 3 axes, l’investissement sur le réseau ferroviaire et les terminaux, le soutien aux opérateurs et le soutien à la transformation des clients.

M. Stempezynski a par ailleurs rappelé les différentes demandes de la filière aux Pouvoirs publics, certaines conjoncturelles comme le soutien devant les hausses de prix énergétiques, d’autres plus systémiques comme l’impératif de revoir la programmation des travaux sur le réseau ferré national, l’allongement de la durée d’occupation par les opérateurs des terminaux de SNCF Réseau, ou l’ouverture de ceux-ci à des investisseurs privés. Il a enfin souligné l’enjeu crucial de la révision des directives européennes sur le transport combiné en 2023, auquel se prépare activement la filière. Selon lui, le transport combiné est bien déjà le transport, non pas du futur, mais du présent : immédiatement disponible, et vertueux.

A retrouver : la PRESENTATION DU DISPOSITIF CEE (Certificat d’économies d’énergie) par HELLIO.